Apprentis et entreprises commencent à découvrir les atouts d'une expérience à l'étranger

Dans l'esprit des projets «EuroApprentissage», l'accent de cette journée a été mis sur mobilité. De fait, la mobilité des apprentis est encore faible, comparée à celle des étudiants. Les raisons sont diverses: les nombreux acteurs à coordonner, les financements parfois difficiles, la réglementation du droit du travail, la difficulté pour les entreprises à laisser partir un apprenti, les différences entre les référentiels de formation, la barrière de la langue...

Pourtant, la formule présente de nombreux avantages. Pour le jeune, un apprentissage à l'international est une occasion de développer son savoir-faire professionnel mais aussi personnel en renforçant son autonomie ou son ouverture d'esprit.

L'entreprise y trouvera également son compte, qu'elle accueille un apprenti européen ou qu'elle permette à son apprenti d'exercer à l'international: acquisition de nouvelles compétences, pistes pour de nouveaux marchés... Les études menées par CCI International montrent en effet que 26% des entreprises exportatrices répondantes déclarent ne pas disposer des compétences linguistiques suffisantes pour développer valablement leur stratégie d'internationalisation.

C'est aussi une opportunité de renforcer son attractivité, d'attirer des apprentis et des employés efficaces et motivés. «Au départ, les entreprises sont toujours un peu réticentes mais, au retour des jeunes, elles sont époustouflées, ils en reviennent complètement transformés» explique Philippe Dreyfus, directeur du CFA du BTP de Saint-Herblain (Loire-Atlantique), qui envoie chaque année des jeunes en Italie, Angleterre, Suède, Allemagne, Haïti.

Cette mobilité est également bénéfique pour les Centres de Formations en Apprentissage (CFA) qui peuvent enrichir leurs pratiques pédagogiques. En 2014, 36 CFA (sur les 51 de la seule région Pays de la Loire) ont mis en oeuvre 185 projets pédagogiques de mobilité à l'attention des apprentis (en Europe et à l'international), concernant plus de 3 700 apprentis. 170 projets se sont tenus en Europe.

«Dans le cadre du programme et avec l'aide du CCCA-BTP, nous sommes en train d'expérimenter un brevet professionnel à composante européenne dans le secteur de la finition» témoigne Philippe Dreyfus. Pour cette première en France, les échanges se font avec l'Italie mais, au cours du forum, des contacts ont été pris avec d'autres pays comme la Suède ou l'Allemagne.

[Sources : lemoniteur.fr]