Afin de décharger les transports publics durant les heures de pointe du matin, l'école professionnelle de Berne envisage de faire travailler les élèves depuis la maison durant la première heure de cours.
Le canton de Berne y tient: il veut à tout prix économiser de l'argent dans le secteur des transports publics en répartissant davantage le flux de gymnasiens et d'élèves de l'école professionnelle entre 7h et 8h. Le trafic aux heures de pointe coûte près de 40 millions de francs chaque année aux autorités bernoises, qui doivent organiser des trains supplémentaires, des prolongement de convois et des courses en plus pour venir à bout du trafic matinal.
Comme la direction cantonale de l'instruction publique ne souhaite pas lâcher le morceau, elle demande désormais aux trois gymnases de Berne, à celui de Köniz et à l'école professionnelle de proposer eux-mêmes des solutions pour désengorger le trafic matinal. Les établissements ont jusqu'à l'été prochain pour présenter leurs propositions.
L'école professionnelle semble prendre la requête très au sérieux et avance d'ores et déjà une solution innovante. Selon la directrice Sonja Morgenegg, il est envisageable que les élèves effectuent certaines tâches depuis la maison lors de première heure de cours du matin. Ils se rendraient ensuite à l'école pour continuer leur journée comme d'habitude. Le projet, nommé Distance-Learning, a d'ores et déjà été introduit pour un des cursus et uniquement pour la dernière heure de la journée.
Un projet visait à décharger les transports publics lors des heures de pointe du matin en retardant le début des cours. Le Grand Conseil zurichois l'a rejeté en avril dernier. Outre la question de l'affluence dans les transports publics, le projet visait également un but pédagogique. Les écoliers seraient plus performants en fin de matinée, plaidaient les initiants qui citaient diverses études. L'idée était de repousser le début des cours de 20 à 30 minutes le matin et de raccourcir la pause de midi. Le projet a été repoussé par 107 voix contre 63.
Les patrons de sept entreprises - Microsoft Suisse, La Mobilière, La Poste, les CFF, Swisscom, la SSR et Witzig The Office Company - ont signé en juin 2015 à Berne une charte commune née de l'initiative Work Smart, qui émane elle-même du Home Office Day. Par cette charte, ils se sont engagés en faveur des modèles de travail flexibles et invitent d'autres entreprises à les suivre. Le télétravail permettrait de réduire les flux de pendulaires de 13% aux heures de pointe. Les déplacements sont ainsi planifiés de façon intelligente, ce que n'avait pas manqué de relever Jeannine Pilloud, responsable voyageurs des CFF, qui a aussi signé la charte.