Les divergences concernant la modernisation de la formation de décorateur d'intérieur ont pris de telles proportions que Berne a décidé de mettre un terme à ce cursus dès 2016.
Dès 2016, la formation de décorateur d'intérieur n'existera plus en Suisse. Concrètement, cela signifie que les entreprises ne pourront plus proposer de contrats d'apprentissage. Les écoles professionnelles, elles, devront rayer ce cursus de leur programme, a annoncé fin février le Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI) dans une lettre envoyée aux différentes organisations de la branche. En 2013, la Suisse comptait 210 apprentis en décoration d'intérieur. Ceux qui se trouvent encore en formation pourront, bien évidemment, terminer leur parcours.
Des recherches menées par le «Tages-Anzeiger» montrent que cette décision est le résultat d'une longue série de conflits dont certains ont même été portés devant le Tribunal fédéral. Pour comprendre comment les autorités fédérales en sont venues à supprimer toute une formation, il faut remonter jusqu'en 2002. Depuis cette année-là, les décorateurs d'intérieur sont tenus - comme toutes les autres branches professionnelles - d'adapter constamment la formation aux exigences du marché du travail. Et c'est précisément à ce niveau-là que le bât blesse.
Les efforts de modernisation du cursus ont semé la pagaille au sein des différents représentants de la branche (voir encadré). A tel point que les associations romandes ont quitté, il y a plusieurs années, l'organisation professionnelle Interieursuisse. La Confédération avait, du coup, mis un terme aux efforts d'Interieursuisse puisque la Suisse romande n'y était plus rattachée.
L'association professionnelle avait alors porté l'affaire jusqu'au Tribunal fédéral, qui l'avait déboutée en 2010. Toutes les nouvelles tentatives de réconciliation, menées notamment en 2013 et en 2014, sont restées vaines. Contacté par le quotidien alémanique, le porte-parole d'Interieursuisse, Claude Fuchs, n'a pas souhaité s'exprimer sur les récents évènements. Il s'est contenté de dire que des négociations étaient en cours.
«Nous sommes consternés», affirme de son côté Anne-Sophie Narbel, porte-parole des décorateurs d'intérieur romands. Selon elle, la dispute ne doit pas se faire sur le dos des apprentis et des entreprises. Anne-Sophie Narbel a précisé au «Tages-Anzeiger» que les représentants romands allaient prendre contact avec le SEFRI ces prochains jours.